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Jacques

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Philippe Bilger contre Eva Joly.
* le: 23 septembre 2008, 03:11:53 *
http://www.philippebilger.com/blog/2008/09/cest-du-joly.html
Philippe Bilger est procureur : avocat général en cour d'appel.
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Biographie

Avocat Général près la cour d'appel de Paris, j'exerce depuis plus de dix ans, de manière régulière, la fonction d'avocat général à la cour d'assises de Paris. J'ai été amené à requérir dans un certain nombre d'affaires dont quelques-unes ont eu un fort retentissement médiatique : Christian Didier -l'assassin de Bousquet -, Philippe Naigeon, Bob Denard, Emile Louis, Maxime Brunerie, Michaël Freminet (victime : Brahim Bouarram), François Besse, Hélène Castel...
J'ai écrit également quelques livres, seul ou en collaboration:
- un "Que Sais-je" sur "Le droit de la presse"
- "Plaidoyer pour une presse décriée" aux Editions Filipacchi
- un roman : "Arrêt de mort", aux Editions du Félin
- avec Stéphane Durand Souffland, "Un avocat général s'est échappé" au Seuil
- Avec Bruno Gaccio, "Le guignol et le magistrat" chez Flammarion
- "L'Honneur de la justice" chez Flammarion
-"J'ai le droit de tout dire" ed.du Rocher
Centres d'intérêt

Magistrat, je souhaite à travers ce blog, engager le dialogue avec mes concitoyens sur les problèmes de justice.

Son opposition ne tient-elle qu'à la jalousie ? Ou le fondement en est-il plus sérieux, plus vaste ? Cela mérite examen. A vous !

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Notre ancienne collègue Eva Joly, elle, a déjà publié son nouveau livre. Je ne l'ai pas lu et n'ai pas l'intention de le lire. Parce que j'ai lu les autres.
... la personnalité d'Eva Joly et lui donne magiquement quitus pour tout : elle est contre la corruption !
Je n'ai pas honte d'avouer que je n'ai jamais été enthousiaste, contrairement à beaucoup de mes collègues, de ce "monstre sacré", à en croire des médias fonçant tête baissée dans le panneau de cette justice aussi sommaire et péremptoire que l'autre était aux ordres...
... Pour expliquer ce qui me gêne chez elle, ce ne sont pas seulement ces perpétuels aller-retour Paris-Oslo qui montrent à quel point Eva Joly, dont on ne sait si elle a réussi en Norvège, est obsédée par le désir de donner des leçons en France à des juges d'instruction qui n'ont rien à lui envier sur le plan financier et à des procureurs qui, aujourd'hui, ne reçoivent plus des instructions que d'eux-mêmes, et ce ne sont pas forcément les moins discutables. Sans doute se sert-elle de ses périodes parisiennes pour se donner aussi du lustre dans son autre pays. A l'évidence, elle vise à instiller de la mauvaise conscience ici et là-bas. Mais de plus en plus éloignée, par le temps, de ses "exploits", elle tourne à vide et répète, radote un discours qui, sur le plan du concept, est simpliste et démagogique alors que d'autres, moins célébrés, plus modestes, parlent moins mais se contentent d'agir et de faire au mieux.
Pour continuer dans cette analyse, j'ai été accablé par le mauvais goût dévastateur de l'arrestation "champagnisée" de Sirven. La volte qui l'a conduite sur le plan politique, tout récemment, à approuver François Bayrou puis à l'abandonner pour se faire octroyer une place royale chez les Verts démontre son sens tactique mais laisse songeur sur la qualité et l'intégrité de ses engagements. Le paradoxe est qu'elle aurait sans doute trouvé sur la liste du Modem une effervescence à la fois jusqu'au boutiste et modérément fiable qui aurait correspondu à ses propres élans dont l'expression est devenue monotone.
Au fond de mon hostilité professionnelle, en dépit du rôle qui a été le sien dans l'accroissement des moyens dévolus à la justice financière, il y a plus, et plus sérieux. Cette volonté qu'elle a eue de se servir de son importance médiatique pour améliorer l'intendance et la logistique ne s'est jamais mise au service de tous. Son visage a occulté tous les autres et c'est ce à quoi elle aspirait. Pour parler net, à un certain moment, la vanité du personnage - il lui aurait fallu des ressources exceptionnelles pour résister au philtre de la communication dont elle était quasiment le centre exclusif - a étouffé l'orgueil de la fonction et ce qui aurait pu être une formidable opportunité pour l'institution s'est dégradé en un vedettariat fondé seulement sur un poujadisme judiciaire qui mettait "au trou" des puissants de l'économie, de la finance et de la politique...
on ne pouvait que s'effrayer devant l'état d'une démocratie et d'une classe politique que la corruption et la faiblesse de la lutte engagée contre cette dernière auraient rendu moribondes...
... J'aime ces destinées qui nous contraignent à réfléchir sur le pouvoir personnel, les limites nécessaires de la médiatisation et la nature de ce qui peut honorer le corps tout entier au lieu de favoriser une ambition unique.

J'ai beaucoup de mal à discerner ce que cherche et préconise Philippe Bilder.
Qui y voit plus clair ?

Jacques

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Re : Philippe Bilger contre Eva Joly.
* Réponse #1 le: 07 janvier 2009, 09:41:28 *
Liens :
http://www.observatoirecitoyen.be/article.php3?id_article=665 :
Eva Joly, une résistante dans le no man’s land de la mondialisation
19 février 2008 par Anne-Marie ROVIELLO - Rubrique:CRIME ORGANISE

« Je ne saurais donner de justification à cette confiance dans l’avenir de l’homme qui m’habite. Il est possible qu’elle ne soit pas rationnelle. Mais le désespoir, lui, est irrationnel : il ne résout aucun problème, il en crée même de nouveaux et il est par nature une souffrance. Il est vrai que certains de mes récits finissent par des catastrophes ; mais si nous y prenons garde à temps, nous avons les moyens, l’intelligence et la force d’y pourvoir ». (Primo Levi, cité par Eva Joly en exergue à son ouvrage Est ce dans ce monde-là que nous voulons vivre ?)

http://www.fsa.ulaval.ca/personnel/vernag/EH/F/ethique/lectures/Sirven.html :
Corruption politique : Cet homme en sait trop
par Gilles Gaetner, Jean-Marie Pontaut
L'Express du 18/03/1999

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/chronologie-de-l-affaire-elf_492561.html :
Chronologie de l'affaire Elf

Opération Sarkozy : comment la CIA a placé un de ses agents à la présidence de la République française
Par Thierry Meyssan.
http://www.voltairenet.org/article157210.html
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En 1993, la gauche perd les élections législatives. Le président François Mitterrand refuse de démissionner et entre en cohabitation avec un Premier ministre de droite. Jacques Chirac, qui ambitionne la présidence et pense alors former avec Edouard Balladur un tandem comparable à celui de De Gaulle et Pompidou, refuse d’être à nouveau Premier ministre et laisse la place à son « ami de trente ans », Edouard Balladur. Malgré son passé sulfureux, Charles Pasqua devient ministre de l’Intérieur. S’il conserve la haute main sur la marijuana marocaine, il profite de sa situation pour légaliser ses autres activités en prenant le contrôle des casinos, jeux et courses en Afrique francophone. Il tisse aussi des liens en Arabie saoudite et en Israël et devient officier d’honneur du Mossad. Nicolas Sarkozy, quant à lui, est ministre du Budget et porte-parole du gouvernement.

À Washington, Frank Wisner Jr. a pris la succession de Paul Wolfowitz comme responsable de la planification politique au département de la Défense. Personne ne remarque les liens qui l’unissent au porte-parole du gouvernement français.

C’est alors que reprend au sein du parti gaulliste la tension que l’on avait connu trente ans plus tôt entre les gaullistes historiques et la droite financière, incarnée par Balladur. La nouveauté, c’est que Charles Pasqua et avec lui le jeune Nicolas Sarkozy trahissent Jacques Chirac pour se rapprocher du courant Rothschild. Tout dérape. Le conflit atteindra son apogée en 1995 lorsque Édouard Balladur se présentera contre son ex-ami Jacques Chirac à l’élection présidentielle, et sera battu. Surtout, suivant les instructions de Londres et de Washington, le gouvernement Balladur ouvre les négociations d’adhésion à l’Union européenne et à l’OTAN des États d’Europe centrale et orientale, affranchis de la tutelle soviétique.

Rien ne va plus dans le parti gaulliste où les amis d’hier sont près de s’entre-tuer. Pour financer sa campagne électorale, Edouard Balladur tente de faire main basse sur la caisse noire du parti gaulliste, cachée dans la double comptabilité du pétrolier Elf. À peine le vieux Étienne Léandri mort, les juges perquisitionnent la société et ses dirigeants sont incarcérés. Mais Balladur, Pasqua et Sarkozy ne parviendront jamais à récupérer le magot.