Petits trous...

[Jacques]

Petits trous.

Avant guerre, le constructeur d’avions Marcel Dassaut, s’appelait encore Marcel Bloch, et il livrait des avions à l’Armée de l’Air française. Il eut de gros ennuis avec un de ses prototypes. Les ailes cassaient à chaque piqué ressourcé, et l’avion comme son pilote tombaient comme une pierre. C’était très dommage pour la réputation et les finances de l’avionneur, sans parler des pilotes d’essais, qu’il fallait renouveler à un rythme excessif.

On essayait fébrilement toutes les solutions pour renforcer les ailes, aux Avions Marcel Bloch. Les prototypes s’alourdissaient, leurs performances diminuaient, et les ailes cassaient encore, et le pilote avec.
La mésaventure s’ébruita, jusqu’à ce qu’un inventeur se présentât, il avait une solution, dit-il à la direction. Au point où l’on était, on le laissa exposer son idée. Il demanda à se faire expliquer sur l’avion même, où les ailes cassaient. On lui montra le trait de fracture fatal, tel qu’il s’ouvrirait sur le prochain prototype à essayer.
« Bon ! dit-il ! Vous allez percer un petit trou, puis un petit trou, puis un petit trou, ainsi de suite tout du long de la ligne de fracture habituelle.
- Vous êtes fou ! lui répliqua-t-on.
- Pas du tout ! J’ai une longue expérience. Tenez, voici mon brevet de pilote. C’est moi qui prendrai le premier les commandes de l’avion amélioré par mes soins.»

Marché conclu. On lui fait son chèque, et on le lui remettra quand il sera dans le cockpit, aux commandes du prototype. On perce tout le pointillé indiqué, puis il s’installe au manche, et tend la main pour son chèque. On lance son moteur, il fait un point fixe, puis s’élance et décolle. Vols stables, puis sur le dos, puis loopings, immelmans, piqués, ressources. Tout est bon; l’avion est devenu solide maintenant...
De retour à terre, on l’entoure et on le félicite, avec un drôle d’air. On l’interroge :
« Mais comment avez-vous eu l’idée de percer tous ces trous ?
- C’est simple, je suis papetier. Je produis des millions de rouleaux de papier à cabinet. Et je ne sais pas si vous avez remarqué, c’est justement là où il y a des petits trous alignés en pointillé, que le papier ne se déchire jamais. L’extension du principe était simple, pour moi ! »


Je la tenais de mon père.

[Jacques]

en médecine : Brian Witcombe, du Gloucestershire Royal NHS Foundation Trust (Royaume-Uni) et Dan Meyer, qui ont étudié les conséquences sur la santé de l’avalage de sabre.
* en physique : une équipe américano-chilienne, qui a produit une étude sur comment les draps de tissus se froissent.
* en biologie : le Dr Johanna van Bronswijk des Pays-Bas, qui a mené un recensement des animaux vivant dans les lits des gens.
* en chimie : Mayu Yamamoto, du Japon, pour avoir mis au point une méthode d’extraction de la fragrance et de la poudre de vanilline des bouses de vaches.
* en linguistique : une équipe de l’Université de Barcelone, qui a découvert que les rats ne peuvent pas faire la différence entre le japonais et le hollandais quand ils sont parlés derrière eux.
* en littérature : Glenda Browne de Blue Mountains, Australie, pour son étude sur comme le mot the crée la confusion chez les gens qui essaient de ranger les choses en ordre alphabétique.
* paix : l’US Air Force Wright Laboratory pour avoir tenté de développer une « bombe gay » qui aurait rendu les soldats ennemis homosexuels.
* en nutrition : Brian Wansink de l’Université de Cornell pour son étude des limites de l’appétit humain, en utilisant un bol de soupe auto-remplissant « sans fond ».
* en économie : Kuo Cheng Hsieh de Taïwan, pour avoir breveté une machine qui capture les pilleurs de banques en leur jetant un filet dessus.
* en aviation : à une équipe de recherche argentine de l’Université nationale de Quilmes (Argentine), qui a découvert que les médicaments contre l’impuissance aident les hamsters à récupérer du décalage horaire.

Source : http://ignobel.com/ig/ig-pastwinners.html
http://www.spcm.org/Journal/spip.php?breve2138