Auteur Lu 19321 fois

Jacques

  • *****
  • Néophyte
  • Messages: 33
En Martin Dufresne dans le texte...
* Réponse #15 le: 08 octobre 2007, 07:35:04 *
Citer

     
    6 - FRANCE : le néopatriarcat sera voté dans huit jours
     
     
    * Je trouve assez incroyable la catastrophe qui s'apprête à s'abattre sur les
    mères divorcées françaises et sur les enfants dès l'adoption de la loi no
    784, lorsque les mecs vont se mettre du jour au lendemain à se servir de la
    présomption de garde alternée pour récupérer les pensions qu'ils cesseront
    de verser aussi sec et pour contourner les ordonnances judiciaires par des
    ententes arrachées "de gré à gré" : le truc classique du "consentement" de
    Madame!...;-(. Chantages, faillites, expulsions de logement des familles
    monoparentales, procès, répudiations, harcèlement juridique (à quant la
    WebCam chez la mère?), violences, cavales et rapts: ça va saigner... et
    personne n'en souffle mot!. Il faut vraiment que le mythe du "nouveau père"
    soit bien ancré... alors que cette loi va conforter les pères non gardiens,
    justement, cex qui sont le smoins méritants et le splus contrôlants. Un pas
    en arrière incroyable pour la France alors que tous les autres pays ont
    rejeté le modèle de la garde conjointe statutaire. Cocorico...
    Aux dernières nouvelles, les sénateurs vont voter oui demain soir et
    l'Assemblée nationale le 19 si personne ne leur met plus de pression qu'ils
    n'en ont déjà.
    Après Chirac-Jospin, le déluge!

     
    * Un des éléments de la réforme du divorce que cherche à faire voter à la
    hâte Jospin est une tentative d'instituer la "médiation" en droit de la
    famille, une sorte d'arbitrage décrété et géré par l'État et qui vient
    remplacer graduellement l'assistance juridique, le droit à une
    judiciarisation des agressions intrafamiliales et les droits des femmes et
    des enfants eux-mêmes.

    En effet, la "médiation" est une création du lobby masculiniste pour
    enlever leurs droits aux femmes face aux hommes en matière de divorce.
    N'importe qui peut s'improviser "médiateur" et bon nombre de militants
    néo-patriarcaux le font pour tenter de faire signer des ententes aux
    conjointes des hommes qui divorcent, des ententes très avantageuses pour
    les hommes, évidemment. (Quoique les médiateurs les plus efficaces soient
    des médiatrices, capables de gagner la confiance des femmes ou de mieux
    leur communiquer la menace de ce qui les attend si elles ne donnent pas
    satisfaction à Monsieur...)

    En effet, le seul principe de la médiation est la recherche d'un "accord",
    une fois les prérogatives des ayant droit supprimées. Comme les homme sont
    presque toujours ceux qui ont les plus gros revenus et que les femmes sont,
    habituellement, celles qui ont établi le rapport le plus proche aux enfants
    et qui vont exercer la prise en charge - les hommes n'en voulant pas et de
    moins en moins - ce sont les femmes qui ont des besoins matériels à combler
    par un partage matériel pour pouvoir
    poursuivre ce travail. Le terrain est donc très inégal: des ayant droit -
    les enfants et le parent gardien - contre un parent non gardien qui veut
    s'en tirer au meilleur rapport coûts-bénéfices possible.

    Dans cette situation, toute déjudiciarisation, tout compromis fondé sur un
    "accord", sans égard aux droits en cause ne peut que favoriser les hommes
    les moins impliqués dans le travail parental et les plus âpres à protéger
    leur fric. C'est ce qui explique pourquoi c'est le lobby des pères qui
    tente de faire instaurer la médiation statutaire depuis 25 ans partout dans
    le monde dans une tentative explicite pour obtenir de l'État qu'il PRIVE
    LES MÈRES DU SOUTIEN DES AVOCATS.

      Il ne faut JAMAIS aller en médiation sans un-e bon-ne avocat-e qui vous
    sait ce à quoi vous avez droit et vous aide à tenter de l'obtenir. Or le
    principe même de la médiation est de nier ce rapport antagoniste (institué
    par les hommes qui mènent une politique revancharde) et de priver les
    femmes d'une assistance et même d'un recours - on y arrive déjà en Amérique
    du Nord - juridique.

    La médiation est particulièrement destructrice des droits des femmes
    lorsqu'il y a eu de l'intimidation, de la violence affective ou de la
    violence physique exercée contre la femme et/ou ses enfants.

    Il est hallucinant de lire à quel point les parlementaires qui s'apprêtent
    à voter une réforme du divorce entièrement acquise aux menées du lobby des
    pères, sont mal informé-e-s de ce dossier en France. Mais tant que les
    "progressistes" ont aussi peu de respect pour les droits des femmes et des
    enfants à l'heure du néo-romantisme, du retour du Père...

    Je vous invite à aller lire ce que disent les féministes canadiennes de ce
    dossier au site www.owjn.org dans le MÉMOIRE du Réseau des femmes
    ontariennes pour la justice où elles parlent notamment (vous le trouverez
    avec la fonction Recherche) des dangers d'une médiation statutaire imposée
    aux femmes qui cherchent à divorcer. (...)

    Solidaire,
    Martin Dufresne Collectif masculin contre le sexisme Québec, Canada
    From: "Martin Dufresne" <martin@laurentides.net>

     

http://www.sos-sexisme.org/bulletin/2002/outlook/bulletin_2002_07.htm

Jacques

  • *****
  • Néophyte
  • Messages: 33
Quel bel aveu, cet affolement contre "toute déjudiciarisation, toute médiation".
* Réponse #16 le: 08 octobre 2007, 10:09:03 *
* Modifié: 08 octobre 2007, 10:12:16 par Jacques *
Quel bel aveu, cette attaque affolée contre "toute déjudiciarisation, toute médiation"...
Citer
la "médiation" est une création du lobby masculiniste pour enlever leurs droits aux femmes...

Qui aurait osé rêver un pareil aveu ?

Jacques

  • *****
  • Néophyte
  • Messages: 33
Les enfants élevés par les Comanches sont devenus des Comanches.
* Réponse #17 le: 12 janvier 2008, 04:24:40 *
* Modifié: 12 janvier 2008, 04:32:24 par Jacques *
Citation de: Jonathan L
Je connais Martin Dufresne personnellement. Cela fait longtemps que je n'ai pas vu le bonhomme. Comme j'avais déjà dit sur un autre forum, j'ai habité avec des féministes enragées. L'une d'elle était amie avec la blonde de Martin. C'est ainsi que j'ai rencontré cet homme. Très instruit, mais l'instruction n'est pas garante d'intelligence, et surtout dans son cas d'honnêteté intellectuelle. Juste a voir sur son site les statistiques carrément mensongères sur les morts de femmes.

Les enfants élevés par les Comanches sont devenus des Comanches, voilà ce que McCabe a compris avant les autres, dans le film de John Ford "Les deux cavaliers", de 1961.
Les deux cavaliers
(Two rode together)
Film de John Ford
États-Unis, 1961, 1h45mn, VOSTF
Scénario : Frank S. Nugent d’après le roman Comanche captives de Will Cook
Avec : James Stewart (le shérif Guthrie McCabe), Richard Widmark (le lieutenant Jim Gary), Shirley Jones (Marty Purcell), Linda Cristal (Elena de la Madriaga), Andy Devine (Sergent Posey), John McIntire (Major Frazer), Henry Brandon (Quanah Parker)
Image : Charles Lawton Jr.
Musique : George Duning
Production : Columbia Pictures Corporation
Lien : http://www.arte.tv/fr/cinema-fiction/Cycle-westerns-sur-ARTE/Programme/1261238,CmC=1261012.html
Analyse plus détaillée :
Citer
L'Annonce faite à MacCabe
Avis de SylvainEtiret sur Les deux cavaliers du 15 juillet 2007

Encore un John Ford ?! Mais tu fais une thèse, ou quoi ? Ben pourquoi pas, après tout. Il y a des sujets plus arides, non ? Ce n'est pas parce les récentes busheries tendent à convaincre les étatsuniens de leur nouveau statut de Kings of the World qu'il faut rejeter en bloc tout ce que le passé leur a permis de construire, en particulier dans la capacité de certains de leurs plus glorieux artisans à se saisir de leur jeune histoire et de la retransmettre au filtre des valeurs et des lâchetés de la nature humaine. Ceci dit, et bien que planté dans la carrière de John Ford juste entre « Le Sergent Noir » et « L'Homme qui Tua Liberty Valance », « Les Deux Cavaliers » reste un western largement décrié du réalisateur.

L'histoire raconte un épisode de la confrontation entre blancs et indiens, les seconds ayant capturé un certain nombre de femmes et d'enfants des premiers et les ayant fait vivre parmi eux, les ayant prises comme compagnes pour les unes, les ayant élevés comme leur progéniture pour les autres. Sous la pression de la population voulant retrouver les prisonniers, même après plusieurs années de recherches, l'armée se décide à envoyer une expédition de récupération dans une tribu comanche. Le marshal Guthrie MacCabe (James Stewart) est recruté par le Lieutenant Jim Gary (Richard Widmark) pour mener cette tâche à bien. Devant les conditions financières qui lui sont offertes par la Major Frazer (John MacIntire), commandant la garnison, le cynique MacCabe négocie âprement avec Frazer puis avec les parents, la tête des prisonniers. Finalement, l'expédition s'engage, MacCabe étant accompagné, sur ordre de Frazer, par Gary, prétendument déserteur afin que le traité de paix en vigueur entre l'armée et les Comanches ne soit pas rompu.
Arrivés chez les indiens, les deux hommes entament les négociations avec le Chef Quanah Parker (Henry Brandon) et découvrent quelques prisonniers survivants, mais peu enclins à profiter de l'occasion pour regagner le monde des blancs : une femme prématurément vieillie trop honteuse de son sort, une jeune fille déjà affublée de quelques enfants, un jeune guerrier sauvage et chevelu, Running Wolf (David Kent), ne parlant plus un mot d'anglais. Ils découvrent même une prisonnière non signalée, une mexicaine, Elena de la Madriaga (Linda Cristal), mariée à un officier tué lors de sa capture et devenue depuis la femme de Stone Calf (Woody Strode), l'un des plus teigneux indiens de la tribu. Finalement, le retour ne ramène que Running Wolf contre son gré et Elena, seule volontaire malgré l'opposition de Stone Calf qui y perdra la vie lors de sa tentative d'assaut contre MacCabe.

A l'arrivée au fort, les parents réalisent pour la plupart les changements intervenus dans leurs enfants durant leur captivité et renoncent à leur quête, sauf pour un couple dont la femme (Jeanette Nolan) au bord de la folie insiste pour recueillir un Running Wolf de plus en plus révolté et féroce. Quant à Elena, que personne n'attendait, MacCabe et Gary tentent de lui faire réintégrer la société des blancs lors d'un bal donné à la garnison et au cours duquel se démasquent les préventions, les arrières pensées, les a priori de la bonne société. Tandis que Jim Gary noue une idylle avec Marty Purcell (Shirley Jones), qui recherchait initialement son frère, MacCabe prend fait et cause pour Elena et l'accompagnera vers une réinsertion en forme d'exil loin de cette communauté si prompte à mépriser ceux qu'elle disait vouloir retrouver.
Comme d'habitude chez John Ford, la narration s'appuie à la fois sur une collection de personnages secondaires archétypaux au risque (ou peut-être au moyen) d'un kitsch assumé (la palme ici revenant à un Woody Strode plus habitué aux rôles d'esclave noir - le Pompée de « L'Homme qui tua Liberty Valance » ou le sergent Rutledge dans « Le Sergent Noir » - qu'aux rôles de guerrier comanche féroce et musculeux), et sur une troupe d'acteurs habitués au travail avec le réalisateur. Les codes fordiens intègrent en outre une dose d'humour potache généralement assuré par quelques spécialistes à l'exemple ici, comme dans « Stagecoach » (La Chevauchée Fantastique), de Andy Devine (Sergent Posey). On voit ainsi défiler l'homme d'affaires sans scrupule (Harry J. Wringle / Willis Bouchey), le Pasteur illuminé et irresponsable (Révérend Henry Clegg / Ford Rainey) accompagné de ses deux imbéciles de fils, la vieille dame digne, maternelle et compréhensive (Abby Frazer / Olive Carey), le naïf jeune homme se donnant vainement des postures de maturité (Adjoint Ward Corby / Chet Douglas), …

Et au-delà de ces archétypes formant décors, seuls les personnages principaux ont droit à un réel traitement autour duquel se noue l'histoire elle-même. C'est qu'on n'est pas dans la perspective du cinéma d'aujourd'hui et de son inspection en règle des ressorts psychologiques des multiples personnages qui peuvent y intervenir. Ici, on en est encore à raconter une histoire, à planter un décors qui se doit d'être le plus clair possible pour ne pas nuire au propos ou le parasiter. Ce n'est pas tant, comme on l'a trop souvent reproché aux westerns, que les méchants sont bêtement méchants et les gentils béatement gentils, c'est simplement que pour que les nuances puissent être lisibles au centre de l'histoire, les personnages secondaires doivent être limpides. Même chez William Wyler à la même époque, si James MacKay ou Rufus Hannassey peuvent se permettre la nuance dans « Les Grands Espaces », c'est parce que les Buck Hannassey ou les Steeve Leech n'en ont qu'à peine la notion.
Et de quoi s'agit-il au fond ? Pas de la guerre contre les indiens que la simple mascarade d'un guerrier noir repousse immédiatement au rang de fiction. Pas de la bêtise et de la bigoterie qui ne sont là qu'en passant, à peine suggérées. Pas même l'appât du gain ou la roublardise tant elles ne sont ici que les faire valoir de ce qui se trame d'humanité au fond de MacCabe. Mais c'est la famille, cette institution tellement portée à son pinacle dans la mentalité étatsunienne, qui se détache en relief sur ce fond bigarré. Il suffisait d'ailleurs d'entendre les premières paroles de MacCabe, dans sa première scène du film, pour y relever les germes qui ne feront que lever tout au long de l'histoire. MacCabe somnolant sous l'auvent du saloon de Belle Aragon (Annelle Hayes) y est réveillé par un employé mexicain du nom de Jésus qui lui annonce, en lui déposant prudemment un verre :

MacCabe : Merci, Jesus.
Jesus : Senor, la veuve Gomez a accouché d'un fils ce matin, un garçon.
MacCabe : Fiche moi la paix avec la veuve Gomez !
Jesus : Mais senor, ça fait plus d'un an que le Senor Antonio Gomez a été enterré à l'église.
MacCabe : Et bien, il y a des hommes à qui tu ne peux simplement pas te fier pour rester à la place où tu les as mis.
Ainsi, d'emblée tout est dit. La position de la famille et de l'enfant sous l'autorité religieuse suprême pour la plupart des étatsuniens, celle dont la puissance créatrice est justement dans le Verbe, dans l'annonce de la Bonne Nouvelle, ici de la bonne nouvelle que pourrait être celle d'une naissance. Mais simultanément cette bonne nouvelle prend une allure de catastrophe compte tenu des conditions de survenue de l'événement. Avec comme seules réactions du héros américain qu'est James Stewart, la négligence et la rodomontade. Face aux convenances, face à Jésus, un Jésus tremblant devant la prise de pouvoir de l'Homme libre sur une règle qui lui serait imposée de l'extérieur. Un homme qui ne sera jamais à la place qu'on attendait de lui, qui, Marshall, négociera la vie des prisonniers avec l'armée et les parents « au prix du marché » ; un homme qui, désigné comme cupide, libèrera la prisonnière que personne ne lui réclamait et sans en espérer de rétribution ; un homme qui, ramenant les prisonniers dans leur monde de départ, y proclamera la loyauté des Comanches n'ayant fait que les laisser vivre parmi eux et avec les mêmes règles et les mêmes contraintes, loin du mépris des langues de vipères se pensant civilisées.

Quelle famille est-ce là, cette famille américaine qui veut à tout pris récupérer ses enfants comme des biens patrimoniaux au nom d'un amour qui se moque du sens unique ? Et qui pose cette question ? John Ford, ce tyran des plateaux, ce despote domestique, ce patriote dont la tombe porte le grade d'Amiral acquis durant la guerre au nom de l'Amérique ! Question exprimée par un James Stewart à rôle renversé passant de son statut habituel de héros parfait à celui de roublard n'hésitant pas sur un jerrycan de whisky ! Au cours d'une mission accompagnée d'un Richard Widmark également à front renversé tant son rôle de joli cœur aux grands sentiments dénote parmi ses emplois habituels de sale type patenté ! Tout ça dans un film de commande quasi imposé à John Ford, où la figure attendue du western aux grands espaces, aux actions aventureuses et multiples, aux fusillades pétaradantes, se transforme sans qu'on y prenne garde en un film quasiment de dialogues, aux actions parcimonieuses, aux pétarades se limitant à un coup de feu, peut-être deux, sur toute la durée du film.
Est-ce que ce serait cette surprise là qui serait responsable de la mauvaise presse de ce film inattendu ? Peut-être. Mais c'est en tout cas la preuve encore une fois que sous l'emballage du classicisme westernien pouvait couver bien autre chose, et cela sans attendre la fin de l'âge des monstres sacrés.
"A dix-sept ans, votre fils est devenu un vrai Comanche, il a probablement violé au moins une blanche, et a certainement déjà tué", explique McCabe au pasteur borné.

Martin Dufresne a été élevé en tueur de pères, il restera tueur de pères toute sa vie, incapable de réhabilitation.

L'empire ottoman utilisait de même les jeunes croates et serbes qu'il raptait dans les villages chrétiens, et les élevait dans la foi musulmane fanatique, et la honte d'être nés chrétiens : c'était les janissaires, chargés d'expier dans la guerre à mort contre les slaves chrétiens, la honte originelle d'être nés slaves et chrétiens.